Président-directeur général de Maison Pouenat

Rencontre avec Jacques Rayet, PDG de Maison Pouenat et passionné par la ferronnerie d’art.
Cet ingénieur des Arts & Métiers a su transformer l’entreprise en un leader de la décoration intérieure
en métal en alliant savoir-faire artisanal et techniques industrielles modernes.

Quel est votre parcours ?

Jeune ingénieur des Arts & Métiers, j’ai débuté ma carrière dans l’ingénierie industrielle, où j’ai exercé pendant un an avant de poursuivre ma formation avec un troisième cycle en gestion IAE. Par la suite, j’ai rejoint l’entreprise Drimmer à Rodez, spécialisée dans la fabrication de luminaires en faïence, où j’ai occupé les postes d’ingénieur méthode puis de chef d’atelier pendant deux ans. Ensuite, j’ai intégré le groupe Thomson à Moulins, d’abord comme responsable de la fabrication d’une unité d’assemblage d’éléments électroniques HIFI (radio, cassette, amplificateurs), avant de devenir chef d’unité. Ces expériences ont façonné mon expertise en gestion de production et m’ont permis de développer un regard unique sur les processus industriels.

Comment est né cet amour pour la ferronnerie ?

L’idée de reprendre une entreprise de chaudronnerie-tôlerie industrielle est née de la volonté de prévenir une délocalisation en Asie. C’est ainsi que j’ai découvert une véritable passion pour la transformation du métal. En 1995, cette passion m’a conduit à racheter la Maison Pouenat, un ferronnier voisin en difficulté, avec l’ambition de marier les savoir-faire artisanaux aux techniques industrielles. Mon objectif était de créer des ouvrages de décoration intérieure haut de gamme, en valorisant l’artisanat traditionnel tout en intégrant des procédés modernes.

Quelle impulsion avez-vous donné à l’entreprise au début et où souhaitez-vous l’amener ?

Dès le départ, mon ambition a été de donner un nouveau souffle à la Maison Pouenat. J’ai initié la création d’un catalogue mettant en avant une sélection de produits dessinés par Henri Pouenat dans les années 70-80. J’ai également recruté un responsable commercial pour dynamiser les ventes et développer de nouvelles collaborations avec des architectes et décorateurs. Au début des années 2000, nous avons participé au salon Maison & Objet, où nous avons présenté nos produits « phares ». En parallèle, j’ai mis en place un bureau d’études avec des outils de CAO en 3D afin de pérenniser nos fabrications de produits dessinés par les architectes et moderniser notre production. Ainsi, depuis 20 ans, nous accumulons les données d’environ 300 produits que nous pouvons fabriquer à la demande. En 2003, nous avons enrichi notre gamme avec des créations de mobilier signées par des architectes d’intérieur, ce qui a permis de diversifier nos activités en plus d’une sous-traitance d’ouvrages architecturaux. Jusqu’en 2010, nous avons ainsi présenté chaque année une nouvelle collection au salon Maison&Objet. En 2011, nous avons ouvert « La Galerie Parisienne » à Saint-Germain-des-Près, où nous organisons deux ou trois scénographies par an pour présenter nos derniers modèles édités. Cette galerie présente aussi notre savoir-faire en ouvrage architectural et complète ainsi notre image d’ensemblier du métal dans la décoration d’intérieur.

Quel serait votre projet de rêve ?

Mon rêve serait de concevoir l’aménagement complet d’un lieu, une résidence « tout en métal ». Cela inclurait des éléments comme une porte d’entrée, une rampe d’escalier, des portes intérieures, des habillages muraux, du mobilier de nos éditions, des cheminées, et des cloisons, le tout réalisé en métal. Ce projet incarnerait l’essence même de notre savoir-faire, alliant esthétique, décoration intérieure haut de gamme et fonctionnalité.

Comment avez-vous connu Collection Latil ?

J’ai découvert Collection Latil par le biais des réseaux sociaux, notamment LinkedIn et Instagram. J’ai été immédiatement séduit par leur approche élégante et créative de la promotion de l’artisanat de luxe. Leur capacité à valoriser le « craft » avec une touche moderne m’a beaucoup inspiré.

Retrouvez également Maison Pouenat dans l’espace Collection.

Photos : ©Jean-Pierre Vaillancourt, ©Sylvain Claire