L’Atelier Nosqua, situé au cœur de Clermont-Ferrand, est un véritable laboratoire créatif dédié à l’art du verre. Fondé en 2021 par Manon Fernandez et Gauthier Dietschi, Nosqua incarne l’union parfaite entre tradition et innovation. Découverte du parcours de ce duo d’artisans verriers, de ce qui les anime et de leur manière de travailler.

Quel est votre parcours ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Le projet de création de Nosqua est apparu assez tôt. Nous en discutions déjà à la fin de nos études supérieures. Nous avons d’abord créé un collectif à quatre, d’où le nom Nosqua qui est la fusion de Nos et Quatuor. Lors de la création de l’entreprise, nous avons souhaité garder ce nom bien que nous soyons deux, car il marque l’idée de créer des pièces avec plusieurs regards.

Pourquoi avoir choisi de travailler le verre ?

Pour Gauthier, le verre est une passion qu’il a découverte étant enfant tandis que pour moi, c’est arrivé un peu par hasard. Bien que ce soit un matériau capricieux à travailler, son pouvoir d’attraction lié à la lumière nous a séduits. La transparence du verre et la multitude de façons de le travailler nourrissent sans cesse notre créativité.

Quelle est votre spécificité par rapport à d’autres ateliers qui travaillent le verre ?

Tout d’abord, nous travaillons le verre plat. Il y a beaucoup d’ateliers comme le nôtre en France, mais malgré tout, le verre à chaud, c’est-à-dire le soufflage de verre, est plus connu et mis en valeur. Ce qui nous distingue des autres ateliers de verre plat, c’est que nous empruntons des techniques d’autres disciplines pour l’appliquer à notre verre ; nous le martelons, nous le fusionnons…

Nous avons produit une gamme de surfaces sur-mesure à partir des chutes de nos collections. Grâce au principe de dévitrification et à des recherches poussées, nous développons des motifs inspirés des phénomènes atmosphériques.

Qu’est-ce que la dévitrification ? Comment apparaissent ces motifs dans ces surfaces particulières que vous appelez atmosphériques ?

On parle de dévitrification quand le verre perd son aspect cristallin. Les surfaces atmosphériques jouent sur le contraste, la transparence du verre et son côté mat. Après avoir sablé certains morceaux, nous créons des compositions avec nos chutes de verre que nous disposons dans un moule selon l’effet voulu. La magie de la cuisson à très haute température opère et les surfaces se révèlent. Enfin, nous les polissons et les lustrons pour la touche finale.

Vous créez des surfaces sur-mesure mais votre formation de designers vous a amenés à créer des objets. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous réalisons des créations qui sont toutes des pièces uniques et fonctionnent par séries en nombre limité. Notre première création est la lampe Sancy composée d’une pièce en verre avec de petits éclats créés à la main et un socle dont la matière change selon la région. Étant situés en Auvergne, nous avons travaillé un socle en lave en partenariat avec Andésite. Le prochain développement sera un socle en porcelaine.

Pour Symbiose, nous avons souhaité faire dialoguer le bois et le verre. Nous avons donc travaillé un billot de chêne massif avec l’une de nos surfaces pour créer une pièce de mobilier pouvant faire office de tabouret ou de bout de canapé.

Nos créations prennent essentiellement la forme de parois, de luminaires, de mobiliers en verre. Nous aimons réaliser des pièces intrigantes qui invitent l’utilisateur à la manipulation et se regardent sous différents angles.

Quel projet rêvez-vous de réaliser ?

Pourquoi pas une lampe Sancy monumentale dans un hall d’hôtel. L’idée d’aménager une pièce entièrement avec l’une de nos surfaces nous enthousiasme aussi beaucoup.

Photos – ©Nosqua