Rencontres

Jean-Jacques Jakubowiez, Jakos Art

Comment avez-vous rencontré Collection Latil ?

Jean-Jacques : Je l’ai rencontrée grâce à Marjolaine Leray de la société ALM. Puis j’ai fait des macarons, Marjolaine s’était intéressée au produit. Elle s’est dit que par le biais de Collection Latil, nous pourrions développer ce produit.

Quelle est votre technique de création ?

Aujourd’hui, le macaron est l’objet principal, le dernier-né. Je n’ai pas de matière de référence mais je travaille beaucoup le métal. Je travaille aussi sur commande ce qui me permet d’aller sur différents terrains. Pour construire un produit, je travaille avec le client. Je réfléchis à ce qu’il veut vraiment et j’essaie de faire des propositions.

Chaque macaron est-il unique ?

Le macaron a une gamme définie puisque nous avons des macarons laqués peinture c’est-à-dire un produit printanier et frais. Je propose aussi des macarons qui sont habillés de cuir, de fausse fourrure ou de mouton. Ensuite, il y a les macarons qui sont polis miroir ainsi que ceux en laiton et cuivre. À chaque fois, j’essaie d’y mettre une petite touche personnelle. Par exemple, le mouton, lui, ne reçoit pas de ceinture métallique, c’est plutôt du bois massif fait dans le limousin.

Pourquoi se concentrer sur le macaron ?

J’ai développé ce macaron car cela me permet de rentrer dans de petites productions. Généralement, je fais des pièces uniques qui me prennent beaucoup de temps. Ensuite, il faut les vendre, ce qui prend aussi du temps. L’idée du macaron est venue suite à une réalisation que j’ai faite pour les hôtels et spa de Megève. J’ai travaillé pour un palace à Val Thorens et j’ai réalisé la cheminée principale. J’ai imaginé une cheminée faite de fonds de cuve. Suite à cela, je me suis intéressé à la matière première et j’ai acheté un lot de fonds de cuve. À force de tourner autour, j’ai eu l’idée de faire un macaron en superposant deux demi-coquilles. De là, j’ai commencé à construire mon objet, je l’ai développé et je me suis rapproché d’industriels. Le fait de les rencontrer permet d’imaginer d’autres projets, tout se met en marche.

Connaissez-vous d’autres artistes de la Collection Latil ?

Par Marjolaine, je connais Kiko Lopez de nom et j’apprécie son travail sur miroir. Je connais aussi la Manufacture Cogolin depuis que je suis dans la région, mais je ne me suis pas rapproché d’eux parce que je n’avais pas matière à le faire. En tout cas, les ateliers sont fascinants.

Le luxe et le savoir-faire sont-ils dissociables ?

Pour moi, la définition du luxe c’est le savoir-faire puisque c’est ce qui entretient le savoir-faire. Je n’ai pas la prétention de tout connaître donc d’aller à la rencontre de ces gens m’apprend beaucoup. Les gens avec qui je développe le macaron ne vivent pas dans des salons, ce sont des usines, bruyantes et salissantes, mais derrière tout cela, il y a le savoir-faire, il y a la magie, la main de l’homme et le talent.

J’ai connu le Faubourg Saint-Antoine dans les années 70 et 80 c’est-à-dire les ébénistes, les bronziers… Malheureusement, ces gens ont disparu petit à petit. Il a fallu les retrouver, puis les aider à perdurer dans leur savoir-faire. Aujourd’hui, nous recherchons à nouveau ces talents.

Comment vous décririez-vous en trois mots ?

C’est pas terminé.

Avez-vous un projet un peu fou ?

Aujourd’hui, c’est masqué par l’envie de développer ce macaron. Je crois vraiment que ce produit a de l’avenir dans le sens où il est intemporel et pourrait se positionner à différents endroits parce qu’il se déguise. On peut le faire comme on veut dans la mesure où il est décoratif. Cependant, il garde un côté utile. Je cherche à développer actuellement le Japon, le Canada, les États-Unis. Je cherche des marchés, c’est ce qui me motive. Mais il y a d’autres petites pièces que je développe parce qu’on me l’a demandé. Cela me donne confiance et puis c’est toujours de réussir la demande et de la satisfaire qui donne envie.

Alors des projets fous, oui, jusqu’à mon dernier souffle. Comme on dit, l’occasion fait le larron.

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